La Maison suisse Perrelet propose depuis déjà près de 15 ans la Turbine, un garde-temps qui s’inspire directement des turbines à gaz équipant les avions à réaction. Les montres issues de cette collection ont la particularité de se munir d’un design atypique avec 12 pales qui tournent sur le cadran. Cette année, ce sont quatre modèles de Turbine qui sont commercialisés avec un look remis au goût du jour et un boîtier en fibre de carbone. Nous avons eu la chance de tous les tester pendant près d’un mois. L’avis de Mr Montre !
L’histoire de Perrelet : l’inventeur de la montre automatique
Si la marque Perrelet n’est pas forcément la plus connue des aficionados de montres, elle a pourtant une histoire très singulière et le monde de l’horlogerie que l’on connait tous aujourd’hui lui doit beaucoup.
C’est effectivement Abraham-Louis Perrelet, le fondateur de la marque né en 1729 au Locle, en Suisse, qui s’est passionné dès le plus jeune âge pour les instruments de précision. Et c’est en 1777 qu’il est à l’origine du mouvement à remontage automatique qu’il invente… Celui que l’on utilise tous, ou presque, sur nos montres modernes.
Comme si cela ne suffisait pas, il invente trois ans plus tard le premier podomètre et est le premier à concevoir des montres avec échappement, à cylindre, à duplex, à quantième et à équation. Il peaufine encore le finissage, améliore les pignons, les roues, l’échappement et son unique mécanisme à remontoir automatique.
Son petit fils Louis-Frédéric Perrelet prend la relève quelques années plus tard, après avoir fait ses armes auprès de son grand-père mais également dans les ateliers Breguet à Paris en tant qu’horloger indépendant.
En 1823, il se fait remarquer grâce à l’invention d’une pendule astronomique, présentée à l’Exposition universelle de Paris, qui le consacre comme horloger-mécanicien de trois rois de France. En 1830, il obtient la médaille de l’Académie des Sciences grâce à un brevet d’un compteur de physique et d’astronomie à rattrapante. Et en 1834, il confirme son statut de pointure européenne de l’horlogerie en étant élevé au grade de Chevalier de la Légion d’Honneur.
Il faut ensuite attendre 1995 pour que la maison développe ce qui fait aujourd’hui la force de Perrelet : un calibre automatique à double rotor. C’est tout d’abord le modèle Dipteros qui en bénéficie. En 2009, c’est le modèle Turbine qui voit le jour et qui met en avant ce mouvement très particulier : la masse côté cadran se transforme en hélice qui impressionne par sa vitesse de rotation (voir ci-dessous pour une explication plus détaillée). Depuis 2012, la Maison fabrique enfin ses propres mouvements Manufacture.
Perrelet propose aujourd’hui des modèles de montres automatiques pour hommes et femmes qui mettent en avant de nombreuses complications : chrono, date, GMT, tourbillon… Détail intéressant, depuis 2004 Perrelet est une marque du groupe Festina, qui dispose aussi d’un pôle de production horlogère de six entreprises.
Le Double Rotor et la Turbine sont deux technologies différentes
La technologie du double rotor a été brevetée par Perrelet en 1995. Ce composant est fonctionnel au mouvement automatique qui prend son énergie de deux rotors. La Turbine, composant conçu pour tourner avec une grande vitesse sur le côté cadran et nécessitant une grande précision lors de son assemblage, ressemble à un double rotor. Brevetée en 2009, la Turbine, qui ressemble à une hélice, n’est pas reliée au barillet car cela ralentirait sa vitesse de rotation. Elle n’a qu’une fonction purement esthétique qui permet des effets optiques captivants et donne à la montre une identité unique. Les modèles Turbine ont seulement un rotor fonctionnel qu’on voit sur le dos du boitier.
Test de la montre Perrelet Turbine Carbon
Il n’existe non pas un mais quatre modèles de montres de la gamme Turbine Carbon de Perrelet. Chacun pourra ainsi y trouver son compte grâce à des couleurs de cadrans, et bracelets associés, différents :
- Turbine Carbon Forest Green : cadran vert, bracelet vert : c’est la version préférée de Mr Montre
- Turbine Carbon Midnight Blue : cadran bleu, bracelet bleu (ce modèle est également sublime)
- Turbine Carbon Black Edition : cadran noir, bracelet noir, trotteuse noire
- Turbine Carbon Racing : cadran noir et blanc, bracelet noir, pales « effet carbone », motif en damier rouge et blanc imprimé sur le réhaut des minutes et l’anneau des heures (parfait pour les fans de sport automobile)
Avec la collection Turbine Carbon, Perrelet propose de nouveaux garde-temps automatiques équipés d’un calibre suisse Manufacture certifié COSC et Chronofiable offrant 42 heures de réserve de marche.
Elles ont toutes des caractéristiques techniques communes avec un boitier de 44 mm de diamètre, en polycarbonate et fibre de carbone, une étanchéité de 10 ATM, un cadran protégé par un verre saphir (plat), un fond de boîte transparent également protégé par un verre saphir, une couronne crantée et des aiguilles heure-minute pourvues de matière luminescente.
Les Turbine Carbon sont également relativement fines (13,82 mm d’épaisseur), garanties 2 ans et conçues en Suisse.
First look : Design montre de sport-chic, boîtier en fibre de carbone de 44 mm, turbine tournante, fond transparent, aiguilles heure-minute avec matière luminescente, bracelet intégré qui « match » avec la couleur du cadran.
Le boîtier
Les présentations étant faites, il est temps de mettre cette montre au cadran atypique au poignet. La première impression est souvent la bonne : elle nous inspire immédiatement confiance et se fait vite oublier au poignet malgré son boîtier XL.
Le design du boîtier de 44 mm de diamètre de la Turbine Carbon est très high tech, épuré à souhait, avec lunette plate lisse et fond dont l’acier inoxydable est revêtu de PVD noir mat. Il offre à l’œil une allure mêlant sport et élégance contemporaine.
Notons que la couronne est non vissée, crantée et qu’elle reprend le logo « P » de la marque. La Turbine Carbon a un fond de boîte transparent (maintenu par des vis), est étanche à 10 ATM / 100 m, et son cadran est protégé par un verre saphir plat, traité anti-reflets des deux côtés.
Le cadran & la lecture de l’heure
Place ensuite au cadran, pièce maîtresse de ce garde-temps. Au centre, on retrouve la fameuse hélice à 12 pales, en aluminium anodisé noir. Quand celle-ci se met en mouvement, tournant sur elle-même, on peut alors admirer le sous-cadran sur fond noir, l’ensemble offrant un rendu visuel étonnant, presque hypnotisant.
Sur le pourtour du cadran, les chiffres volumineux se parent eux aussi de la couleur dominante de la montre (les chiffres sont beiges sur la version vert, blancs sur le version Racing et Bleu et noir sur la version « full black »). On aime le rendu à la fois original, fun, mais aussi discret et élégant. Le dosage parfait.
Le cadran de la Turbine Carbon nous a vite conquis. Il est en effet très lisible et particulièrement bien conçu. Sur les contours du cadran, on peut également apercevoir un chemin de fer des minutes en plus des chiffres arabes. Les aiguilles heure-minute sont quant à elles pourvues d’une matière luminescente pour faciliter la lecture de l’heure la nuit. La fine trotteuse est toute de rouge vêtue (sauf pour la version « full black »).
Pour le reste, on retrouve directement incrusté sur le verre de cette montre la mention « Perrelet 1777 » à 12h, et une dernière mention, « Swiss made », à 6h sur le cadran pour rappeler qu’il s’agit d’une montre conçue en Suisse.
Le mouvement
C’est l’un des points forts de cette montre ! Connue pour sa rigueur technique et pour la précision de ses modèles, la Maison Perrelet dote cette montre d’un cœur battant à plein régime. La Turbine Carbone renferme en effet un mouvement automatique manufacture, à savoir le calibre P-331-MH, battant à 28 800 alternances par heure et offrant 42 heures de réserve de marche.
Notez que ce mécanisme pointu et fiable a passé avec brio les tests de certification Chronofiable et COSC. De quoi s’agit-il ? Le COSC, ou Contrôle officiel suisse des chronomètres, est une association à but non lucratif crée en 1973 qui est reconnue d’utilité publique. Son rôle ? Certifier que l’écart de marche toléré se situe entre -4 et +6 secondes par jour.
En d’autres termes, la montre, une fois réglée une première fois manuellement, ne doit pas « perdre » plus de 4 secondes par jour et ne doit pas en « gagner » plus de 6. C’est très clairement le cas de notre modèle de test qui n’a qu’un retard de 1 à 2 secondes par jour « seulement ».
Chronofiable est une certification qui juge le vieillissement d’une montre en simulant (en trois semaines), via une machine, l’effet de six mois d’exposition aux chocs, à l’humidité et aux variations de température. Si le vieillissement est normal, la montre est certifiée.
Le mouvement manufacture se laisse admirer au dos grâce au hublot en verre saphir, laissant entrevoir le perlage de la platine principale et la masse oscillante ajourée, ornée du logo de la marque. Notons enfin que ce calibre propose un stop-seconde. Pratique pour régler l’heure à la seconde près.
Le bracelet
Le bracelet intégré au boîtier en cuir de veau assorti à la couleur du cadran qui équipe notre Perrelet Turbine Carbon est confortable à porter, design (on dit merci aux surpiqûres) et sa qualité de fabrication est excellente. Il n’est pas forcément très souple, ce qui signifie qu’il faudra attendre quelques jours pour qu’il épouse parfaitement le poignet. Une fois ces quelques jours passés, il se fait vite oublier.
J’ai l’habitude de ne pas porter « à moitié » les montres testées sur Mr Montre, et après presque un mois d’utilisation intensive, avec des gants d’hiver et un blouson de scooter qui laisse parfois des traces sur le bracelet ou le verre (merci les boutons pression), ici la Turbine Carbon ne montre aucun signe de fatigue. (Ouf !)
Nous pensions également que le cuir allait être très fragile et vite « usé » en le portant parfois sous la pluie ou en se lavant les mains. La réalité est heureusement toute autre ! Il ne montre pour l’heure aucun signe de faiblesse. Ouf (bis) ! On dit merci cette fois à la doublure intérieure en caoutchouc.
Le fermoir est bien conçu, de type boucle déployante (acier inoxydable), et comporte plusieurs références à la marque Perrelet. Le bracelet peut être changé avec un outil spécifique livré avec la montre.
Récap technique
- Boîtier : polycarbonate et fibre de carbone, lunette plate en acier inoxydable avec revêtement PVD noir mat
- Taille : 44 mm
- Épaisseur : 13,82 mm
- Cadran : sous-cadran de couleur
- Mouvement : Calibre Manufacture P-331-MH, 42 heures de réserve de marche, certifié COSC et Chronofiable
- Verre avant : saphir avec double protection anti-reflet
- Fond de boite : verre saphir laissant apparaître le calibre. Masse oscillante personnalisée (logo Perrelet) et ajourée
- Bracelet : cuir de veau assorti à la couleur du cadran, résistant à l’eau avec surpiqûres et doublure intérieure en caoutchouc, boucle déployante
- Résistance à l’eau : 10 ATM / 100 m
- Garantie : 2 ans
L’avis de Mr Montre sur la Perrelet Turbine Carbon
La Perrelet Turbine Carbon est une montre automatique qui change (qui a dit « enfin » ?) de l’ordinaire. Avec un look presque intemporel grâce à la turbine à 12 pales qui tourne sur le cadran, il est difficile de ne pas tomber sous le charme.
Après l’avoir mise au poignet pendant près d’un mois, et en alternant les couleurs de cadran, nous ne pouvons que saluer le bon rapport qualité/prix que propose cette montre ! Nous saluons également tout particulièrement son calibre Manufacture qui offre 42 heures de réserve de marche en plus d’une précision exemplaire (entre autres grâce à la double certification COSC et Chronofiable), ainsi que son bracelet en cuir (mais résistant à l’eau) très agréable à porter. Un second bracelet en caoutchouc est fourni gratuitement avec la montre.
Elle n’est certes pas parfaite, nous aurions aimé par exemple que le boîtier soit légèrement plus compact (40, voire 42 mm aurait été l’idéal) mais son look atypique fait tout oublier. Toute la rédaction est sous le charme et nombreux sont nos amis qui nous ont posé des questions sur cette montre, voyant la turbine fonctionner. Une montre qui permet d’engager la conversation en quelque sorte !
Reste que pour un prix de 4 750 €, Perrelet propose ici une exclusive montre automatique qui change vraiment des montres traditionnelles. Et ça, ça n’a pas de prix (ou presque) !
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