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Spéculation horlogère : le début de la fin ?

25 octobre 2022

Pendant longtemps, les montres ont été achetées pour le plaisir, la beauté, la mécanique, pour l’amour simple de l’horlogerie en tant que telle. Mais depuis quelques années, la donne a changé. Les prix des modèles d’occasion devenant plus élevés que ceux du neuf, les spéculateurs sont arrivés en masse sur le marché. Aujourd’hui, on constate en effet de plus en plus d’achats ayant uniquement pour but la revente. La demande globale a littéralement explosé et place l’industrie horlogère dans une position difficile.

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Une offre largement dépassée par la demande

Amoureux d’horlogerie et spéculateurs se bousculent, s’écrasent même au portillon devant les boutiques de montres et les plateformes digitales. La revente spéculative a le vent en poupe et il devient compliqué pour les marques et détaillants de faire face à ce flot de nouveaux « faux clients ». Les vrais collectionneurs doivent quant à eux choisir entre attendre des mois, voire des années pour acquérir LA montre, ou la racheter bien plus cher aux spéculateurs.

Plus de stocks mais de longues listes d’attente

Sur les plateformes de revente, on retrouve les modèles des enseignes horlogères les plus prestigieuses. Rolex en tête de liste, mais aussi Patek Philippe, Omega, Audemars Piguet, Richard Mille et autres maisons de renom. Les pages web sont pleines, contrairement aux boutiques des marques et détaillants qui n’ont pas de garde-temps en stock. Sur place, on peut essayer certes (et encore…), mais il faudra ensuite se mettre sur une longue liste d’attente pour pouvoir enfin porter au poignet la montre de ses rêves. Un fait qui ne manque pas de contrarier les véritables collectionneurs, et qui oblige les vendeurs à dépasser leurs attributions.

Des conditions de ventes drastiques pour lutter contre la spéculation

Ces derniers vont en effet poser pas mal de questions, investiguer presque, afin de déceler si le client est sérieux, c’est-à-dire savoir qu’il est là pour acheter le modèle qu’il aime et non pas simplement pour le revendre après. Raison de l’achat, lieu de résidence, voire parfois des renseignements plus poussés comme la solvabilité de la personne : tout est fait pour prévenir au maximum la spéculation. Certaines marques vont même jusqu’à demander aux nouveaux clients un dossier complet, indiquant notamment les garde-temps que ceux-ci possèdent déjà dans leur collection, ainsi que des contacts de référence.

Le moment de l’achat se complique lui aussi : il faut parfois signer un contrat stipulant que l’acheteur gardera sa montre pendant un laps de temps précis, ou encore attendre longtemps avant de recevoir le certificat d’authenticité. Autant de techniques pour, encore une fois, prévenir la revente immédiate. Quant aux acheteurs sincères qui se trouvent agacés de ces pratiques, ils se gardent bien de dire quelque chose sous peine de ne plus avoir accès aux autres pièces de la marque qu’ils affectionnent.

Parmi les autres techniques utilisées par les grandes enseignes horlogères, nous citerons aussi l’augmentation des prix des modèles sur catalogue afin de réduire la marge des spéculateurs, ou encore le « bundling » (achat groupé), incitant les clients à acheter d’autres modèles avant d’avoir accès aux références les plus demandées.

Résultat de toutes ces mesures ? De plus en plus d’acheteurs mécontents et frustrés de devoir franchir autant de barrières pour pouvoir acheter leur précieuse tocante (lorsqu’ils y arrivent), bien que d’autres acceptent de se prêter au jeu. Certains clients vont alors jusqu’à délaisser les grandes maisons pour se tourner vers les indépendants et marques de niche qui, pour certaines, croulent sous les commandes.

L’industrie horlogère est dans une période charnière avec beaucoup de mouvements, de changements qui bouleversent son fonctionnement. Reste à savoir comment les choses vont évoluer. La bulle spéculative autour des montres de luxe va-t-elle exploser ou se maintenir ? Une chose est sûre, les grandes marques vont devoir suivre et continuer de s’adapter pour faire face à ces vagues qui chamboulent l’industrie.

Adeline Dol About Author

Journaliste pigiste freelance assez polyvalente, Adeline est une passionnée de montres, une curieuse toujours à la recherche de nouveautés horlogères.

4 Commentaires
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    Gustave
    30 octobre 2022 à 15 h 28 min

    Il est bien connu que les grandes marques participent à ces arnaques spéculatives, les vendeurs touchant des commissions pour vendre à des revendeurs… que les marques commencent par faire le ménage chez elles.

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  • Avatar
    DUPANLOUP
    12 novembre 2022 à 0 h 22 min

    Et que la première marque citée dans l’article produise des montres qui certes indiquent l’heure mais ne garantissent pas l’exactitude des minutes !

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    Geoffrey
    13 novembre 2022 à 12 h 01 min

    Aucun rapport entre le titre et le contenu de l’article. On expose simplement une situation actuelle sans apporter d’élément sur l’éventuelle fin de celle ci. Rien de plus. Inutile.

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    • Avatar
      Alexandre H.
      13 novembre 2022 à 17 h 12 min

      Bonjour,
      L’article fait le point sur la situation actuelle, sur les détaillants qui sont parfois décriés et qui montrent les limites du problème. C’est justement un moyen de montrer qu’on atteint les limites du « système » actuel non ? Et c’est sans parler du marché gris qui connait lui aussi ses limites à cause de l’offre qui est actuellement supérieure à la demande. Ou du tout du moins le point d’inflexion semble dépassé.

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