C’est une série de questions qui revient souvent dans les commentaires de nos articles ou sur les réseaux sociaux. Vaut-il mieux acheter maintenant une montre neuve ou d’occasion ou faut-il attendre ? Est-ce que ma montre va prendre de la valeur avec le temps ? Vaut-il mieux acheter une Rolex, une Patek Philippe ou une montre d’une autre marque si l’on cherche à investir dans des modèles haut de gamme qui peuvent voir leur côte monter ? La banque d’affaires Morgan Stanley vient de publier une étude qui répond à quelques-unes de ces questions.
Rolex : les prix vont encore baisser à mesure que l’offre augmente
Premier constat : le prix des montres les plus populaires disponibles sur le marché gris des marques Rolex, Patek Philippe et Audemars Piguet va – encore – baisser à cause de l’offre qui est de plus en plus importante. Qu’il s’agisse de modèles neufs (NOS, New Old Stock) ou d’occasion, de plus en plus de Nautilus, Daytona et Royal Oak sont proposées à la vente par des revendeurs non officiels.
Après avoir fortement augmenté en 2021, et au premier trimestre 2022, le prix de la Daytona de Rolex a ainsi chuté de 21 %, après avoir atteint un pic en avril dernier, si l’on en croit les chiffres de WatchCharts rendus disponibles via Morgan Stanley. Même son de cloche pour les Nautilus de Patek Philippe, avec une baisse des prix moyenne de 19 % sur le marché gris, contre 15 % pour les modèles du créateur de la Royal Oak.
Et la chute des prix devrait visiblement se poursuivre cette année : « nous avons noté une forte hausse de l’inventaire des montres sur le marché gris, via des revendeurs spécialisés dans la vente de modèles de seconde main et via des particuliers qui souhaitent désormais écouler leur stock », ont noté les analystes de Morgan Stanley. « Compte tenu de l’inventaire actuel des montres à vendre et de la détérioration du contexte macroéconomique, nous nous attendons à ce que les prix d’occasion se contractent davantage d’un trimestre à l’autre », ajoutent-ils.
Les grands gagnants et les perdants
Si Rolex, Patek Philippe et Audemars Piguet comptent pour 71 % du marché des montres de luxe vendues sur le marché gris, toutes les marques n’ont pas vu le prix moyen de leurs modèles phare baisser. Notons tout de même que selon WatchCharts, la baisse des prix moyenne, toutes marques confondues, au troisième trimestre a été de 9 % par rapport au second trimestre.
D’autres « perdants » viennent s’ajoutent à cette liste : la Vacheron Constantin Overseas référence 4500V/110A-B483, commercialisée au prix public de 22 500 $, a atteint un pic sur le marché gris en avril à 39 900 $, avant de voir son prix baisser à 30 900 $ au troisième trimestre. Une chute des prix importante mais toute relative au regard de son prix public encore largement dépassé.
Qui sont donc les grands gagnants du marché des montres de luxe de seconde main ? Selon cette même étude, trois marques se démarquent : Bulgari (groupe LVMH) qui a réussi, malgré le contexte économique actuel, à voir le prix moyen de ses montres augmenter de 1 % ; A. Lange & Sohne (groupe Richemont) avec une hausse moyenne de 3 % ; et Girard Perregaux (anciennement Kering) avec une hausse constatée de 5 %.
Relativisons tout de même ces hausses et baisses de prix : si les 30 montres Rolex les plus vendues sur le marché gris ont vu leur prix baisser de 8 % ce trimestre, leur prix a tout de même augmenté de 21 % depuis janvier 2021… Le malheur des uns fait le bonheur des autres ?
Pierre-yves revaz
13 novembre 2022 à 22 h 09 minEt Journe
Looser
Franck
16 novembre 2022 à 10 h 40 minComment ne pas trouver étrange qu’une manufacture ait accepté de livrer des revendeurs « gris » et spéculateurs divers en faisant émerger un marché parallèle….
sur lequel la disponibilité est totale au détriment d’un circuit réputé officiel et unique.